ERIC SATIE : L’OMNIBUS-AUTOMOBILE [1905]

Συνεχίζουμε το αφιέρωμα σε τραγούδια σχετικά με αυτοκίνητα, με ένα του Eric Satie σε στίχους του Vincent Hyspa.
Προτιμώ τη συγκεκριμένη, ανάλαφρη και σε ταχύτερο τέμπο απόδοση της νεαρής Καναδής σοπράνο
Measha Brueggergosman. Από το άλμπουμ της Surprise του 2008, με τραγούδια των William Bolcom, Satie και Schoenberg.

We continue our tribute to car-related songs with one by
Eric Satie – lyrics by Vincent Hyspa.
I pick this particular, light and at a faster tempo performance by young Canadian soprano
Measha Brueggergosman.
It is on her 2008 album Surprise – songs by William Bolcom, Satie and Schoenberg
.

C’était pendant l’horreur du Quatorze Juillet,
Il faisait chaud, très chaud, sur la place Pigalle.
Un gros ballon, sans bruit, gravement ambulait
Par la route céleste unique et nationale.
Il faisait soif, très soif et le petit jet d’eau,
Esclave du destin, montait de bas en haut.

Il était environ neuf heures trente-cinq,
La douce nuit venait de tomber avec grâce.
Et le petit jet d’eau pleurait sur le bassin,
Lorsque je vis passer au milieu de la place
Un omnibus, automobile, entendez-vous,
Avec de grands yeux verts et rouges
de hibou.

L’omnibus était vide et l’écriteau “Complet”
Détachait sur fond bleu ses sept lettres de flamme.
Je suivis au galop le monstre qui passait
En écrasant avec des airs d’hippopotame
Des femmes, des enfants, des chiens et des sergots.
Des députés et des tas d’autres animaux.

Enfin il s’arrêta place de l’Opéra
Et je vis qu’il était chargé de sacs de plâtre.
Ces sacs, me dit le conducteur, ces sacs sont là
Pour remplacer le voyageur acariâtre;
Nous faisons des essais depuis plus de vingt mois
Et ces sacs sont pour nous autant de gens de poids.

Mais pourquoi, dis-je au bon conducteur de l’auto
Qui venait d’écraser ces piétons anonnymes,
Pourquoi des sacs plutôt que ce cher populo?
C’est, me répondit-il, sur un ton de maxime,
C’est, voyez-vous, pour éviter des accidents
De personnes qui pourraient bien être dedans.

C’était pendant l’horreur du Quatorze Juillet,
Il faisait chaud, très chaud, sur la place Pigalle.
Un gros ballon, sans bruit, gravement ambulait
Par la route céleste unique et nationale.
Il faisait soif, très soif et le petit jet d’eau,
Prisonnier du destin, montait de bas en haut.


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8 Comments

  1. Dale December 18, 2021 at 10:22 pm

    Wow… it is so very rare that I can understand what they are singing. I’m not speaking language, though in this case, the French is very easily understood by me, usually operatic singing you lose what they are saying…
    Most interesting share!

    Reply
    1. Oannes December 18, 2021 at 11:13 pm

      I’m glad you liked it!

      Reply
      1. Dale December 19, 2021 at 12:31 am

        I do!

        Reply
  2. Resa December 21, 2021 at 9:23 pm

    That was one small cupful of honey!
    I should have known we had such talent in Canada. Thank you!

    Reply
    1. Oannes December 24, 2021 at 10:53 pm

      She is a fantastic singer, she can perform practically anything!

      Reply
      1. Resa December 24, 2021 at 10:56 pm

        Love that it’s in French.
        We are, after all, a bilingual country!

        Reply
        1. Oannes December 24, 2021 at 10:57 pm

          I knew you would like it!

          Reply
          1. Resa December 24, 2021 at 10:59 pm

            I’m going to reply to the Christmas Greeting you guys sent, now. Thank you so much!!!
            Nice of Hera to let you live in her mansion!!!! 🤣

            Reply

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